Love letters to the dead.

Ava Dellaira

Love letters to the dead

Michel Lafon - 15 mai 2014

316 pages

16€95

Une simple rédaction demandée par un prof : écrire à un disparu. Laurel a choisi Kurt Cobain, parce que sa grand sœur May l'adorait. Et qu'il est mort jeune, comme May. Si elle ne rend jamais son devoir, très vite, le carnet de Laurel se remplit de lettres à Amy Winehouse, Heath Ledger... À ces confidents inattendus, elle raconte sa première année de lycée, sa famille décomposée, ses nouveaux amis, son premier amour. Mais avant d'écrire à la seule disparue qui lui tient vraiment à cœur, Laurel devra se confronter au secret qui la tourmente, et faire face à ce qui s'est vraiment passé la nuit où May est décédée.

Mon avis :

Ma lecture a été assez spéciale tant je me suis retrouvée dans les lignes de Laurel... Je me suis beaucoup retrouvée en elle, quant à son vécu mais aussi à sa manière de voir et de dire les choses. C'est pourquoi elle m'a beaucoup touchée même si certaines choses m'ont gênée.

Je crois que beaucoup de gens aimeraient devenir quelqu'un, mais ne se lancent pas, de peur de ne pas être à la hauteur des attentes des autres.

Laurel doit rendre un devoir sur le fait d'écrire à un disparu. Elle commence par écrire à Kurt Cobain parce que sa sœur May, décédée récemment, l'adorait. Mais elle change d'avis et ne rend pas son devoir lorsqu'elle termine cette première lettre, préférant continuer à en écrire que de les montrer. Elle continue donc à écrire à d'autres personnes, toutes décédées bien avant l'heure pour une raison ou pour une autre. En regardant un film, en écoutant une chanson, en découvrant un poème... Elle pense à une personne en particulier à chaque fois, et ce n'est jamais un hasard si les personnes à qui elles destinent ses lettres sont celles-ci.

Elle décrit parfois l'enfance, l'évolution des célébrités mentionnées, mais également un peu de sa vie actuelle, en première année, seule, dans ce nouveau lycée. Et puis, des souvenirs avec May refont surface de temps à autres...

Tous ces souvenirs, ce présent, ces faits de célébrités ont, petit à petit, un rapport avec les secrets qu'elle a commencé à accumuler bien avant que sa sœur ne meurt...

Il y a certaines choses que je ne peux dire à personne, sauf à ceux qui ne sont plus là.

Je ne sais pas ce qui m'a captivée dès les premières pages. Il faut bien attendre une centaine de pages pour comprendre que l'auteure nous emmène vers quelque chose d'intense mais j'ai su pourtant, dès la deuxième lettre (c'est à dire, la neuvième page), que ce roman allait énormément me plaire et m'atteindre... Et je ne saurai pas expliquer pourquoi. Je pense que cela vient des mots utilisés de l'auteure. Des mots consciencieusement sélectionnés qui forment des sortes de vérités non dites, d'évidences à peine dévoilées. Tout ça pour dire que ses mots savent atteindre là où il faut, quand il le faut ! Pour peu que l'on se retrouve en Laurel, je suppose...

Je n'ai pas su décrocher de ce roman sans l'avoir fini. Et même lorsque je n'ai pas eu le choix, je ne pensais qu'à le lire ! Je voulais toujours en savoir plus car il n'est pas question que de la mort de May. On assiste aux confidences d'une ado réservée, en quête de sa propre identité et qui a perdu son seul modèle pour vivre. Il y a tant d'émotions refoulées et réservées aux dernières pages ! On ressent bien la différence chez Laurel, entre le début et la fin du roman...

Mais il est également question de tout ce qui l'entoure, puisqu'elle se confie à ces célébrités disparues à propos de ce qu'elle vit dans le présent également. Il est question de ses amours, ses amis, sa famille... où tout n'est pas forcément tout rose, où chacun à ses propres secrets mais où Laurel grandit jour après jour.

- Mais si ces deux choses-là sont plus importantes que tout, tomber amoureux, c'est quoi ? lui ai-je alors demandé.
- Pourquoi, à ton avis, est-ce ce qu'il y a de plus fort en nous ? Parce que c'est les deux à la fois : quand on est amoureux, on est en même temps complètement en danger et complètement sauvé !

Ce roman dégage beaucoup de messages et je ne doute pas qu'il saura touché les ados. J'ai trouvé que les dialogues étaient parfois bien trop enfantins pour des ados, surtout quand c'est Laurel qui parle, elle fait beaucoup plus jeune. Il n'y a qu'elle que je n'ai pas trouvé très crédible dans sa façon de parler pour son âge, on la visualise bien plus jeune et c'est ce qui m'a ennuyée. Mais le reste est assez fort et les thèmes sont tellement divers que chacun peut se retrouver quelque part et apprendre...