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6 mars 2019

Lectio Letalis.

Laurent Philipparie
Lectio Letalis
Belfond - 2019
368 pages
19€90




Paris. Un assistant d’édition tout juste embauché se tranche les veines à la lecture du premier manuscrit qui lui est confié. C’est la troisième fois, en quelques semaines, que le même scénario-suicide se produit dans cette maison d’édition.

Bordeaux. Le lieutenant Gabriel Barrias, ancien indic devenu flic, enquête sur l’assassinat atypique d’un psychiatre massacré par un rapace, dans son cabinet, en pleine consultation.

Deux affaires éloignées en tout point, et pourtant. Un nom apparaît des deux côtés. Celui d’Anna Jeanson, qui fut, dix ans plus tôt, l’unique survivante d’un suicide collectif survenu dans une secte dressant des animaux à tuer.



Le résumé parlant d'un potentiel "livre tueur", ma curiosité a tout de suite été piquée. Toutefois, je suis assez mitigée par l'ensemble de l'ouvrage. La construction du récit est assez inégale mais ça se lit assez rapidement et il y a quand même des passages très prenants.

À Paris, une troisième personne s'est suicidée après la lecture d'un manuscrit aux éditions Paul Gerber. Tiéno enquête sur cette affaire mais c'est une impasse, l'éditeur et le manuscrit s'étant volatilisés. Quelques jours plus tard, à Bordeaux, une autre affaire se passe mal. Barrias est en planque avec son équipe dans une cité pour arrêter un trafic de drogues mais une autre équipe de police vient sur place pour une autre affaires et les hommes surveillés prennent la fuite, mettant le feu au bâtiment juste avant. Deux foyers étaient installés dans ce bâtiment. Une famille a été sauvée et une vieille dame, vivant seule, a été sortie de justesse des flammes, maintenant entre la vie et la mort.
Cette vieille femme n'est autre que la mère d'Anna Jeanson, une criminelle en cavale accusée du meurtre de son psychiatre. Anna est la dernière survivante d'une secte, dissoute par un suicide collectif. l'affaire, à l'époque, a été étouffée, traitée dans le plus grand secret, mais surtout bâclée.
Barrias croise la route d'Anna. En vérité, il devait l'extraire d'une rave par la force mais le destin en a décidé autrement, faute d'intervenants sur les lieux. Alors Barrias, c'est écorché vif obsédé par les sectes suite à son passé avant d'être dans la police, se voit contraint de mener un combat qui n'était pas le sien à la base. Mais en est-on aussi sûr ? Et s'il y avait un lien entre toutes ses affaires ? Par la force des choses, Barrias va aller de découvertes en découvertes...

Le début est tout de suite intéressant. En effet, l'auteur n'a pas attendu pour nous montrer l'étendu des dégâts causés par ce manuscrit atypique, celui qui pousse au suicide quiconque se plonge dans sa lecture. Très rapidement, on change de décor et de personnages pour suivre Barrias, qui n'a d'abord rien à voir avec l'enquête sur le manuscrit et l'éditeur. À partir de là, on rencontre pas mal de longueurs. Il y a beaucoup de détails qui ne servent en rien au récit et ce n'est franchement pas palpitant... Ce qui l'est un peu plus, ce sont les passages concernant Barrias et son passé, l'homme qu'il est devenu aujourd'hui à cause des horreurs qu'il a vécues. Mais pendant ce temps, j'ai eu l'impression de tourner en rond, il ne se passait vraiment pas grand chose, à part de longues explications sur un peu tout et n'importe quoi. Toutefois, c'est fluide et les chapitres sont courts, il n'est pas difficile de prendre son mal en patience pour revenir au cœur de ce qui nous intéresse. Dès que Barrias se voit contraint d'évoluer aux côtés d'Anna Jeanson, les choses sont tout de suite plus captivantes. En effet, on a déjà quelques révélations à se mettre sous la dent, le suspense et l'action sont présents, le rythme du récit est bien plus dynamique et nous ne sommes plus dans des détails superficiels.
L'histoire de la secte et du manuscrit est très bien trouvée et développée, c'est plutôt pour mettre les deux affaires en lien qu'on a l'impression de piétiner un peu par moments. Malgré tout, la seconde moitié du récit est prenante et, si ça ne relève pas du grand final haletant et surprenant, la lecture reste sympa.

Un autre point qui permet d'apprécier quand même la lecture de ce livre : les personnages. Je ne suis pas très objective car j'adore les personnages torturés et ici, il y a de quoi faire !
Barrias est un personnage manipulé par ses propres démons. Il ne pense qu'à sa vengeance personnelle et est prêt à tout pour y parvenir.
Anna Jeanson est un personnage qui en a également vu. Retrouvée dix ans plus tôt après qu'elle se soit échappée d'une secte, totalement nue et amnésique, elle est en cavale depuis sa sortie de l'hôpital psychiatrique, tentant de rassembler des souvenirs. On se pose forcément des questions sur elle, elle est très intrigante.
Il y en a d'autres comme ça. La cheffe de Barrias, qu'on ne connait pas vraiment mais qui a l'air d'avoir un lien très fort avec son équipe et ça finit par se ressentir ; Dubois, dans la police également, auparavant, qui s'est isolé de tout depuis la mort de son fils. Lui, on finit par le connaître en détails et c'est un personnage vraiment intéressant tant il est torturé et habité par son désir de vengeance...

Ce n'est pas le thriller de l'année et, personnellement, je n'y ai pas trouvé ce que j'adore dans ce genre littéraire, à savoir, principalement, une fois surprenante où les révélations nous retournent le cerveau mais ça reste un moment de lecture sympa. La cavale de Barrias et Anna est prenante, nos questions trouvent des réponses et, même si le récit est assez inégal dans sa construction, la plume est fluide et les chapitres courts, ce qui permet de ne pas tellement ressentir de ralentissement dans la lecture.



 On ne vient à bout de la folie destructrice que par la démence ravageuse.





















24 janv. 2018

D'ombre et de silence.

Karine Giebel
D'ombre et de silence
Belfond - 2017
288 pages
16€



« Partir sans lui dire au revoir.
Parce que je le sens incapable d’affronter ses larmes ou de retenir les miennes.
L’abandonner à son sort.
Parce que je n’ai plus le choix.
Je m’appelle Aleyna, j’ai 17 ans.
Aleyna, ça veut dire - éclat de lumière.
J’ai souvent détesté ma vie.
Je n’ai rien construit, à part un cimetière pour mes rêves.
Là au moins, on ne pourra pas me les voler. »
D’ombre et de silence réunit 9 textes, dont certains inédits ou très confidentiels.


Je ne manquerai un livre de cette auteure pour rien au monde depuis que j'ai lu « Purgatoire des innocents » qui a été un gros coup de cœur. Dans ce recueil de nouvelles, l'auteure nous montre principalement la noirceur de l'humanité...

Toutes ces nouvelles font froid dans le dos ! J'avais beaucoup accroché à la première, au point d'être "déçue" qu'elle se termine. À partir de la deuxième, elles m'ont fait un effet bizarre. En effet, à chaque fois, je ne pensais pas spécialement accrocher, je me demandais souvent où l'auteure voulait en venir et ce qu'il pourrait y avoir de si bien dans la chute. Et puis, chaque fois, le final changeait la donne. L'auteure nous pousse à nous questionner, à réfléchir et on ne voit pas forcément la chute arriver, qui rend pourtant chaque nouvelle encore meilleure qu'elle n'a commencé !
Il n'y en a qu'une qui ne m'a pas emballée plus que ça, même après le final, il s'agit de « Le printemps de Juliette », je l'ai trouvée assez différente des autres et elle n'a pas eu le même genre de chute. Mais, concrètement, je suis très satisfaite de ce recueil où toutes les nouvelles sont plus sombres, tristes et violentes les unes que les autres...

Le point fort de ce recueil c'est qu'on ne se sent jamais laissé sur notre faim. Les textes ont beau être courts (tout est relatif, je ne les ai pas trouvés si courts que ça), l'intrigue est développée, très bien ficelée et les personnages sont vraiment fouillés. On s'attache très vite à eux, d'une façon ou d'une autre. À aucun moment on a l'impression d'avoir manqué de quelque chose et c'est plutôt rare dans les nouvelles, c'est donc très appréciable et on peut même dire que c'est maîtrisé.

Un recueil que je recommande aussi bien à ceux qui adorent l'auteure qu'à ceux qui ne la connaissent pas. Ses textes sont de qualité, pas forcément tous de la même façon, mais on y trouve notre compte et la majorité des nouvelles ont un final inattendu. Un vrai plaisir !

















18 août 2017

Ne dis rien à papa, François-Xavier Dillard




Titre : Ne dis rien à papa
Auteur : François-Xavier DILLARD
Éditions : Belfond
Genre : Thriller
Pages : 251
Prix : 18.50€
Ma note : 2.5 / 5


Résumé :

L'instinct maternel est l'arme la plus puissante au monde. Surtout quand on la retourne contre ses propres enfants. Quatre jours et quatre nuits se sont écoulés avant que la police ne retrouve la victime dans cette ferme isolée. Quatre jours et quatre nuits de cauchemars, de douleurs et de souffrances, peuplés de cris et de visons imaginaires en face de ce jardin dans lequel elle a été enterrée vivante. Sur un autre continent, loin de cet enfer, Fanny vit avec son mari et leurs jumeaux Victor et Arno. Leur existence bien réglée serait parfaite si elle ne percevait pas, au travers des affrontements qui éclatent sans cesse entre ses enfants, chez l'un, une propension à la mélancolie et, chez l'autre un véritable penchant pour le mal. Chaque jour elle se dit qu'elle ne pourra plus supporter une nouvelle crise de violence, ces cris qui la replongent au cœur d'images qu'elle voudrait tant oublier... À n'importe quel prix... Et lorsqu'un nouveau voisin s'installe dans la grande maison, elle souhaite offrir le portrait d'une famille parfaite. Mais chaque famille a son secret et le sien est le plus terrible qui puisse exister.


Mon point de vue :

Dans ce livre, on découvre l'histoire d'une famille qui aurait été décimée et dont la mère aurait disparu. Loin de là, Fanny vit une vie paisible aux côtés de son mari et de ses deux amis.

Fanny est une jeune femme qui tente de vivre sa vie en ayant tout laissé derrière elle. Son mari, Mickaël, n'avait jusqu'ici jamais bravé l'interdit qui était de questionner son épouse au sujet de son passé. Leurs jumeaux, Arno, timide, sensible et un peu faible ; et Victor, exubérant, je-m'en-foutiste et froid, font de cette famille une union heureuse.

Le commissaire Dubois dirige une enquête concernant quatre médecins tués de sang froid. Il ne tarde pas à réaliser que l'affaire s'avère compliquée et que les pistes sont plus que minimes.

Je m'attendais à dévorer ce livre mais je suis un peu déçue. J'ai eu énormément de mal à me plonger dedans. Je ne saurais pas expliquer pourquoi. Il y a même des passages où je me suis dis "tiens je pourrais sauter ce chapitre, il n'a pas l'air très important du point de vue du dénouement de l'affaire". Je ne l'ai pas fait de peur de louper LE détail.

En conclusion, j'ai déjà eu l'occasion de lire un livre de cet auteur (Fais le pour maman) qui m'avait beaucoup plu par rapport à cette œuvre. Je reste mitigée par rapport à l'auteur, que je ne conseillerais pas malgré tout. J'ai ce sentiment d'avoir perdu un peu de mon temps à lire un peu son livre. Je ne suis pas aussi contente que je l'espérais...
















22 déc. 2016

Terminus Elicius.

Karine Giebel
Terminus Elicius
Belfond - 2016
336 pages
15€

Istres-Marseille. Pour Jeanne, la vie est ponctuée par cet aller-retour ferroviaire quotidien entre son travail de gratte-papier au commissariat et la maison de sa mère. Elle attend néanmoins qu'un événement vienne secouer le fil de son existence : un regard, enfin, du capitaine Esposito ? La résolution, peut-être, de cette affaire de serial killer qui défraie la chronique phocéenne ? "Vous êtes si belle, Jeanne Si touchante et si belle." Ce soir-là, une lettre, glissée entre deux banquettes, semble combler toutes ses espérances. Un peu trop, même. Car derrière le mystérieux soupirant se cache le meurtrier tant recherché par la police. Commence alors une correspondance amoureuse qui, pour Jeanne, n'aura de terminus qu'au bout de l'enfer...


Mon avis :

J'ai découvert Karine Giebel avec "Purgatoire des innocents", qui a été un beau coup de cœur et, depuis, je me suis mise en tête de découvrir tous ses romans tellement j'ai accroché à son style ! Je ne suis pas déçue non plus avec "Terminus Elicius", même s'il n'a rien de transcendant. Disons simplement que l'auteure a un don pour nous faire douter de tout et de tout le monde, ça reste très captivant !

Jeanne a une vie très routinière. À l'approche de la trentaine, elle vit encore avec sa mère, se lève chaque matin de la semaine pour aller au travail en train et le reprend à 17h36 pour être rentrée "à l'heure". Ses week-ends sont totalement vides niveau sortie. C'est chaque semaine la même chose...
Hors, un jour, en rentrant du travail, elle découvre une lettre dans le train, entre deux sièges, qui lui est destinée. Une lettre d'amour. Quelqu'un fait enfin attention à elle... Puis d'autres lettres, petit à petit. L'auteur se révèle être le serial killer que recherche activement son supérieur, le capitaine Esposito. Jeanne se retrouve tourmenter entre la vérité qu'elle détient et l'amour que lui porte cet homme, si dangereux soit-il...

"Terminus Elicius" est un roman sorti d'abord en 2004, puis publié à nouveau plusieurs fois par la suite. Dans cette édition de 2016, chez Belfond, y est inclus une nouvelle. Les seuls liens qu'il y a entre l'histoire du roman et cette nouvelle sont la vengeance et le fait que les deux histoires se déroulent en même temps. Je n'ai pas spécialement accroché à cette nouvelle, elle se lit bien, c'est intriguant, mais bien trop court pour ce genre d'histoire...
Pour en revenir à "Terminus Elicius", j'ai accroché dès le départ ! Je ne pourrais pas en faire un coup de cœur, simplement parce que la fin est trop ouverte et, dans les thrillers, j'ai besoin d'une vraie fin... Mais, pour tout le reste, cette histoire est géniale ! Rien de transcendant, comme je le disais, mais on est vite captivé par la plume de Karine Giebel. D'ailleurs, j'ai adoré la façon dont elle a construit la narration. On suit principalement le point de vue de Jeanne et la narration est à la hauteur de celle-ci. C'est-à-dire, un peu décousue, un peu déboussolée. C'est difficile à expliquer clairement mais j'avais réellement l'impression d'être dans la tête de Jeanne. Elle n'est pas toute seule dans sa tête et c'est également le cas dans la narration : Jeanne se parle à elle-même, puis la voix de la raison s'en mêle mais sans qu'il y est de coupure dans le texte, et l'on n'est pas perdu pour autant. Bref, j'ai adoré cette façon de procéder qui nous invite directement dans la tête du personnage principal. Tout comme le capitaine Esposito, qui nous offre également son point de vue de temps en temps, on ressent tout de suite qu'on change de personnage et cette narration est également à la hauteur de ce personnage ; on se retrouve également dans sa tête, limite dans sa peau.
Quant à l'intrigue, si au début je pensais que l'identité du serial killer allait tomber sous le sens, plus j'avançais et plus je me posais des questions. J'ai fini par douter de tous les personnages. En me disant qu'il pourrait bien y avoir un dédoublement de personnalité ou encore un "gentil" qui cacherait bien son jeu, mais pas une seule fois je n'imaginais ce tueur ni ces raisons. Et c'est ça que j'adore avec cette auteure, elle sait captiver, mettre le doute constamment, tenir en haleine, même avec une intrigue basique (mais superbement maniée et tournée, on s'en rend compte quand on arrive aux révélations !) et un personnage principal qui n'avait rien d'engageant de prime abord.

Je recommande vivement ce thriller psychologique qui sait captiver du début à la fin. J'ai eu beaucoup de mal à le lâcher parce que l'auteure sème le doute constamment et lâche souvent des souvenirs de Jeanne qui ne sont pas forcément ce que l'on croit... L'intrigue est très bien menée. Si, au début, on se dit qu'il n'y a rien d'exceptionnel, on se rend compte aux révélations que l'auteure l'a maîtrisée dès le départ et que tout concorde. Un excellent thriller. Dommage que la fin soit si ouverte par contre...




















10 nov. 2016

Je sais pas.

Barbara Abel
Je sais pas
Belfond - 2016
304 pages
19€90


Le jour de la sortie en forêt de l'école maternelle des Pinsons, la petite Emma disparaît. Son institutrice Mylène finit par la retrouver à la nuit tombante dans une cavité. Piégée à son tour, l'institutrice parvient à hisser la fillette sur ses épaules, laquelle s'échappe et court rejoindre le groupe. Mais Mylène reste introuvable et Emma ne sait pas indiquer où se trouve sa maîtresse.


Mon avis :

J'avais déjà beaucoup aimé Derrière la haine de la même auteure, il me tardait donc de découvrir le dernier roman de Barbara Abel. Je n'en suis pas déçue mais ce n'est pas un coup de cœur pour autant. Toutefois, il prend aux tripes dès le début et on a constamment envie de connaître la suite, ce qui est un minimum pour que j'apprécie un thriller !

Lors d'une sortie en forêt de deux classes de maternelle, une petite fille de 5 ans, Emma, disparait. La plupart des enseignants présents se dispersent pour la retrouver et c'est sa maitresse, Mylène, qui la retrouve dans un trou. Pour l'aider à s'en sortir, elle l'a rejoint et l'a fait sortir pour qu'elle puisse prévenir les autres de sa position. Mais une fois que les autorités ont localisé Emma, la petite fille ne sait pas dire où se trouve sa maîtresse. Pourtant, les jours de Mylène sont comptés...

En fait, la première chose qui m'a choquée, c'est pourquoi Mylène a rejoint Emma dans le trou, alors qu'elle avait un téléphone pour justement prévenir ses collègues dans le cas où elle la retrouverait. Ils avaient tous leur portable au moment de partir à sa recherche et quand Mylène trouve enfin Emma, ça ne lui effleure pas l'esprit de l'utiliser, ou au moins voir s'il y avait du réseau je ne sais pas. Ça m'a fait tiquer, parce que du coup, pour moi, elle a rejoint inutilement Emma dans la cavité... Bon, je n'ai pas voulu pour autant m'arrêter à ça, j'avais envie de voir ce que donnait ce thriller, et j'ai quand même bien fait.
Si le rythme est assez lent dans l'évolution de l'intrigue, on ne s'ennuie pas pour autant et plusieurs situations habilement racontées nous font croire un peu tout et n'importe quoi, si bien que l'on se rend compte seulement à la fin que l'auteure a bien joué avec nous. L'intrigue n'est pas exceptionnelle en soi mais les révélations qui finissent par tomber nous laissent béat d'étonnement parce que, finalement, elle ne tourne pas qu'autour d'Emma et Mylène. Il se passe d'autres choses que l'on ne voyaient pas venir sous cet angle...
C'est surtout la fin qui m'a bluffée du coup. Je ne m'attendais pas à cette tournure d'événements. Pour tout le reste, c'est accrocheur. On a constamment envie de savoir si Emma va parler, si le secret de sa maman va être dévoilé, si Mylène va être retrouvée (vivante de préférence, ce qui n'est pas gagné et ça, on sait pourquoi très rapidement)...

Les personnages sont très bien exploités du début à la fin. Si, au début, ils paraissent sans histoire, voire très simples, on se rend compte petit à petit qu'ils cachent tous une petite part d'ombre, ce qui ajoute davantage au suspense déjà présent par la disparition de Mylène et le silence d'Emma. Les personnalités et les faux-semblants sont habilement menés, d'autant plus qu'on ne sait jamais quelle est la réelle nature des personnages. On se pose sans cesse des questions et je trouve juste dommage que la fin ne soit pas tellement claire à ce sujet. Il reste quelques questions en suspend, où l'auteure ne fait qu'insinuer, alors que j'aurais préféré des réponses claires. Mais, après tout, ça ajoute un petit mystère supplémentaire et après les révélations dont on a droit, il n'y a pas tellement de quoi se plaindre !

En bref, un thriller bien plaisant à lire, même si quelques petites choses ne m'ont pas forcément convaincues. Toutefois, il est efficace parce que la psychologie des personnages est habilement maitrisée et mise en place, au point que l'on ne voit pas les révélations finales arriver.



















19 avr. 2014

Schroder.

Amity Gaige
Schroder
Belfond - 2014
343 pages
22€


À quelques semaines de son procès, Erik Schroder prend la plume pour expliquer ses actes à son ex-femme. Lui dire qu'il est un bon père. Qu'il n'a jamais voulu enlever leur fille, Meadow. Que leur petit road-trip n'avait qu'un but : voler quelques heures de bonheur avec son enfant.
Mais voilà, quelque chose est arrivé. Et tout ce qu'Erik a tu pendant trente ans remonte à la surface.
Comment un père aimant a-t-il pu mettre en danser sa propre fille ? Quels secrets cache son passé ? Qui est vraiment Erik Schroder ?


Mon avis :

« Schroder » est un roman bouleversant. Qu'on le comprenne ou non, c'est un personnage très énigmatique qui laisse à réfléchir tout au long du récit.

Peu de temps avant son procès qui le jugera pour l'enlèvement de sa fille, Schroder décide d'écrire à son ex-femme sous les conseils de son avocat. Il lui explique ce qui l'a poussé à partir avec elle, ce qu'ils ont fait ensemble, où ils sont allés et puis il raconte aussi des souvenirs d'enfance qu'il n'a jamais osé formuler à voix haute...

Tout au long de ma lecture, je pouvais autant me mettre à la place de Schroder que de son ex-femme. Tout d'abord, même si Erik commet un acte démesuré, peut-être révoltant pour certains, je pouvais facilement comprendre pourquoi il en était arrivé là. Quand on a un enfant et que le couple n'est plus, la crainte de tout parent est de ne pas avoir la garde ou le voir très peu... C'est ce qui est arrivé à Erik et, dès le début, on comprend bien qu'il ne voulait pas réellement kidnappé sa fille, qu'il voulait simplement passer encore un peu plus de temps avec elle, comme avant et qu'il s'est simplement laissé dépasser par les événements. Il sait très bien ce qui finira tôt ou tard par arriver mais il est coincé entre le désir de partager autant de temps que possible avec sa fille et rentrer pour que les choses s'arrangent plus simplement... C'est une situation qui est très facile à comprendre lorsque l'on a un enfant, je trouve. Qui n'en aurait pas fait autant ?
D'un autre côté, je comprends tout autant son ex-femme qui décide de ne rien lui pardonner. N'avoir aucune nouvelle de son enfant, ne pas connaître réellement son ex-mari, c'est invivable...

À travers ce road trip, on en a apprend un peu plus sur Erik Schroder à travers Eric Kennedy, la fausse identité qu'il a depuis des années. Certains passages n'étaient pas franchement intéressants, des réflexions un peu trop poussées qui ennuient plus qu'autre chose mais il y avait toujours quelque chose qui me tenait en haleine. Je ne saurai pas vraiment dire quoi. Peut-être parce qu'en étant dans sa tête, à travers ce qu'il écrit pour son ex-femme, on prend pitié de lui, tout en s'attachant à lui et en le comprenant (ou non). Grâce à la chute du récit, on comprend également la psychologie de ce personnage si mystérieux... C'est vraiment bien amené et très triste dans le fond. Les dernières pages m'ont vraiment fait quelque chose, comme si la tension montait petit à petit dès le début
Ce qu'il y a de sûr, c'est qu'Erik Schroder ne laisse pas indifférent. On passera par toute sorte de jugement, de compréhension ou non, d'empathie ou non, mais on en pensera forcément quelque chose.
Toutefois, j'ai trouvé certains conversations entre Meadow et son père assez peu crédibles dans le sens où Meadow n'a que six ans et où son père lui parle comme si elle était adulte. Certes, elle est décrite comme une fille surdouée, très intelligente, mais elle reste une enfant...

C'est un roman assez troublant que nous offre Amity Gaige. La psychologie de Schroder est finement décrite et donne quelque chose d'addictif au récit. De plus, le style d'écriture est plaisant pour ce genre de roman, il est léger, fluide. De ce récit, c'est surtout le personnage de Schroder qui me restera en mémoire pendant un bon moment.






http://www.babelio.com/


23 mai 2013

Le fils de Manhattan - Tome 1.

Bruno Garel
Le fils de Manhattan - Vol d'Aigle (Tome 1)
Belfond - 2013
324 pages
19€


Imaginez.
Vous vous appelez Cham, Cham Wickware. Vous êtes un jeune New-Yorkais de vingt-sept ans. Le 21. 12. 2012, vous vous faites virer de votre agence de pub. En traversant Times Square, votre corps se dissout dans la vapeau d'eau qui surgit d'une bouche d'égout et vous vous retrouvez en 1612, dans la peau d'un jeune Indien qui pourrait être votre double. Vous vous réveillez en 2012, habité par son âme. Tout le monde vous croit fou.

Mais Vol d'Aigle, l'esprit de l'Indien, vous donne d'incroyables pouvoirs chamaniques, à commencer par celui de voyager dans le temps pour accomplir votre mission : retrouver le calumet sacré sans lequel Manhattan va succomber aux forces du mal et au déluge.


Mon avis :

L'histoire est originale mais il n'y a pas tant de fantastique que ça... Toutefois, il y a un réel travail de recherche sur le chamanisme et les Amérindiens, c'est très appréciable !

Cham est un jeune New-Yorkais banal si ce n'est qu'il a un lourd destin à assumer...
L'histoire commence très simplement : on apprend à connaître Cham, on le suit dans son quotidien, avec les gens qui l'entourent. Tout commence néanmoins très rapidement ! 
Tout bascule le jour de son anniversaire, le 21 décembre. Pour commencer il perd son travail. Ensuite, il a rendez-vous avec sa mère, une psychanalyste de métier qu'il préfèrerait ne pas voir très souvent... Mais le meilleur de tout : lorsqu'il part pour son rendez-vous, le voilà qui flotte au-dessus de son corps, en plein milieu du trafic de Manhattan... Lorsqu'il se réveille à l'hôpital, il se rend compte petit à petit qu'il a voyagé jusqu'en 1612 dans la peau d'un Indien et qu'il s'est réveillé avec son âme dans son corps... Quand l'Indien décide de faire quelque chose, Cham n'a plus aucun contrôle sur son corps ! S'ensuit alors de longs moments de réflexions et de recherches pour enfin ce qu'il se passe vraiment...

L'histoire se développe très progressivement mais grâce au style de l'auteur qui est très fluide, aux courts chapitres et à ces derniers alternés par différents personnages, on y trouve aucun temps mort ! De plus, il se passe toujours un petit quelque chose de nouveau qui nous permet de continuer notre lecture avec curiosité et grand intérêt. Au début, tout est un peu flou ; on est comme Cham, on ne comprend pas trop ce qu'il se passe, bien qu'on ait les points de vue des autres personnages qui ont un rapport avec le destin de Cham. Mais, petit à petit, on découvre l'ampleur de son rôle, des rôles de chacun même. Il y a pas mal de rebondissements et d'événements surprenants !
Et, comme je le disais, on sent que l'auteur a fait un réel travail sur le chamanisme et les Amérindiens. On s'y croit vraiment et on a donc aucun mal à rentrer dans l'histoire et à l'apprécier, même si l'on n'est pas attiré par cela aux premiers abords.

Je ne saurai pas dire si je me suis attachée à un personnage en particulier mais je dois dire qu'aucun ne laisse indifférent !
À commencer par Cham, celui qui est au centre de l'histoire et à qui il arrive toutes sortes de choses pas forcément très drôles (enfin pour lui, parce qu'il y a quand même des situations peu ordinaires qui font sourire). En passant par son meilleur ami Tom, qui est toujours présent bien qu'il ne soit pas toujours aux côtés de Cham. Leur personnalité est différente l'une de l'autre et j'ai beaucoup aimé passer de l'un à l'autre (au niveau des points de vue), cela permettait de ne pas me lasser de l'un d'eux !
Et je finirai avec la mère de Cham qui est presque inoubliable... C'est le genre de femme qu'on ne supporterait pas dans notre propre vie, à toujours analyser chaque comportement, chaque situation et à s'y tenir, peu importe ce que l'on en dit... 
En tout cas, tous les personnages ont quelque chose à apporter à l'histoire et sont indispensables à la construction du récit. C'est quelque chose que l'on ressent et que l'on ne peut négliger. Outre le fait qu'ils ne sont pas toujours très convainquant dans leur façon d'être (disons qu'il n'y a pas grand chose qui les étonne...), j'ai beaucoup aimé les suivre et découvrir comment ils faisaient évoluer l'histoire !

Pour conclure, c'est un premier tome très intéressant, avec une excellente base et déjà beaucoup de péripéties ! On ne s'ennuie pas et les chapitres courts, ainsi que la plume de l'auteur donnent un rythme très agréable à la lecture.






64. Un objet que l'on trouve dans la nature - 30/170



5 janv. 2013

Disparu à jamais.

Harlan Coben
Disparu à jamais
Belfond - 2003
420 pages
20€


Comment faire face à une révélation surprenante et à une disparition inattendue en 48 heures ? Ce sont pourtant deux événements importants qui arrivent en même temps dans la vie de Will Klein lorsqu'il devra retrouver son frère Ken et sa fiancée Sheila Rogers. "Il est vivant", a murmuré la mère de Will, sur son lit de mort, à propos de Ken, disparu onze ans plus tôt, après avoir été accusé du viol et du meurtre de leur voisine Julie Miller. Le choc est terrible pour Will qui découvre une photo de son frère datant de quelques mois. Convaincu de son innocence, il a compris et accepté sa fuite depuis longtemps. Au lendemain de l'enterrement de sa mère, Sheila disparaît en laissant un mot : "Je t'aimerai toujours." Stupéfait, il appelle son ami Carrex, ex-délinquant, devenu professeur de yoga, pour l'aider à rechercher les deux personnes qu'il aime le plus au monde. Mais il affrontera sur son chemin la fourberie d'un agent du FBI, plutôt trouble ainsi que la perversité, la violence et la pure méchanceté de deux anciens amis de son frère, sans parler du troublant passé de Sheila. En quoi leurs histoires sont-elles liées ? Le "gentil Willy" sera-t-il prêt à regarder en arrière en prenant le risque de ne pas aimer ce qu'il y trouvera ?


Mon avis :

Will vient de perdre sa mère... Celle-ci lui révèle peu de temps avant de mourir que son frère, Ken, est vivant. Sous le choc, il n'ose pas y croire. Il le pensait mort depuis des années. Il met finalement cette révélation sur le compte de la faiblesse de sa mère jusqu'à ce que plusieurs événements lui mettent le doute. Une photo, des témoins certifiant l'avoir vu... Lorsque Sheila, la femme de sa vie, meurt à son tour, il se décide à rechercher son frère coûte que coûte et à découvrir qui était vraiment Sheila... Tout était basé sur des mensonges... Ken : sa fuite, sa mort, son passé ; Sheila : son passé, son identité, sa vie entière... Il devra tout démêler lui-même pour comprendre ce qu'il s'est réellement passé il y a onze ans de ça, lorsque Julie, son premier amour, est morte assassinée, lorsqu'on son frère est parti sans plus jamais donner de nouvelles...

Je n'arrive pas à faire un résumé sans trop vous dévoiler ce qu'il se passe... Il y a tellement de choses surprenantes ! En même temps, le résumé du livre est déjà bien fourni donc vous ne devriez pas être perdus...
L'auteur nous fait languir les trois quarts du livre... Tout prend un sens seulement à la fin et il arrive quand même à nous emmener jusque là sans qu'on ne s'ennuie un seul instant. Il nous mène en bateau avec toutes ses révélations qui ne sont pas complètent au départ puis, qui prennent un sens totalement différent ! Il nous trompe aussi avec la nature de ses personnages, les méchants et les gentils ne sont pas forcément auxquels on pense... J'aime beaucoup quand on croit que la fin est prévisible mais que, finalement, il y a quelques petits détails qu'on apprend vraiment qu'à la fin et qui changent tout ! Le suspense dure très très longtemps et ça ne pose aucun problème car beaucoup de choses se déroulent en parallèles dans cette histoire, comme il y a beaucoup de personnages. On a le point de vue de plusieurs personnages même si c'est plus souvent Will le narrateur. On plonge dans une ambiance qui nous tient en haleine, on a tellement envie de savoir la suite, savoir la vérité, qu'on ne peut plus s'arrêter de lire !

Je me suis plus attachée à Carrex (le meilleur ami de Will et aussi son collègue). Il a un passé et une vie mystérieuse. Il est mystérieux du tout au tout. Très posé, réfléchi, avec son petit caractère, j'aime beaucoup. Il est très attachant. J'ai beaucoup aimé les dialogues entre lui et Will aussi, on sent qu'ils se connaissent très bien et qu'ils n'ont pas toujours besoin de se parler pour se comprendre... Un très bon duo.
Chaque femmes dans ce roman a un rôle très important. Elles sont toutes la clé de quelque chose. Tout le monde est une pièce du puzzle et l'auteur parle souvent de tous les personnages donc on n'est jamais perdu et on n'oublie jamais qui est qui.
J'ai bien aimé Ken aussi. On ne sait pas vraiment qui il est. Il cache beaucoup de choses et il les cache très (trop) bien..

J'ai passé un excellent moment avec ce livre ! Il se lit vite et on nage jamais dans le flou, tout suit son cours et les révélations ne cessent de pleuvoir, même quand on croit que tout est fini ! J'ai été agréablement surprise par la fin et j'en redemande encore ! Harlan Coben a beaucoup de talent pour le suspense et pour nous induire en erreur...