Jean-Albert Mazaud
Récolte la tempête
Milan (Macadam) - 2012
128 pages
9€90
Ijaz est soldat. Obéir, se battre, même tuer parfois, Ijaz n'a pas le
choix. Il a oublié pourquoi il fait tout ça. Il le fait, voilà tout.
Mais un jour, lors de l'attaque d'un village, on lui en demande trop.
Sa seule issue : fuir. Et essayer de se reconstruire, de réapprendre à vivre... À quinze ans, tout est possible.
Sa seule issue : fuir. Et essayer de se reconstruire, de réapprendre à vivre... À quinze ans, tout est possible.
Mon avis :
On se retrouve en pleine guerre avec
Ijaz, un jeune garçon de 15 ans, comme personnage principal. Il a
été enrôlé dans cette guerre sans se souvenir comment exactement,
tout ce qu'il sait maintenant, c'est qu'il souffre de la situation.
Un jour où on lui ordonne l'impossible, il décide de fuir avec une
otage et tombe sur un petit village où quelques femmes et enfants se
sont réfugiés à cause de la guerre. Là-bas, il doit réapprendre à
vivre, à se reconstruire, à se pardonner...
J'ai eu bien du mal avec le style de
l'auteur mais je dois dire qu'il est efficace. En effet, ses phrases
sont courtes, hachées parfois, donnant un rythme plus ou moins lent et
saccadé. C'est un style particulier auquel il est difficile
d'accrocher je trouve mais plus on avance dans le récit et plus ça a son importance. En effet, cette façon d'écrire les choses, de
les décrire, leur donne plus de poids, plus d'impact. L'histoire
en devient plus poignante à mesure que l'on avance.
Il y a des passages très durs à lire.
C'est la guerre, des innocents sont tués, des femmes sont soumises à la volonté des soldats, des jeunes sont enrôlés sans qu'ils ne puissent en dire
quoi que ce soit, la violence est présente à chaque page, dans
chaque pensée d'Ijaz. Les mots sont crus, les scènes sont violentes
et le style de l'auteur nous fait plonger dans cet enfer
progressivement mais c'est aussi une "belle"
histoire de reconstruction de soi, d'amour.
Ce n'est pas forcément une partie de
plaisir de lire ce roman mais je pense qu'il en faut parfois. On ne
s'évade pas de la réalité, bien au contraire, on ne peut pas le
nier, mais voir ce qu'il se passe ailleurs, se rendre compte que tout
n'est pas rose partout, peut être utile aux jeunes lecteurs. Ce
livre est percutant, il fait réfléchir et c'est un moindre mal.
Bien que le style m'a dérangée à
plusieurs reprises car j'ai eu du mal à accrocher avec ce rythme
saccadé mais direct, je dois bien reconnaître que ce roman m'a
fait froid dans le dos. Je me suis forcée un peu au début pour
rentrer dans l'histoire mais ça n'a pas duré longtemps : j'ai
beaucoup aimé la reconstruction d'Ijaz, les émotions sont là et
sont très fortes.
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