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5 janv. 2020

Le monde d'en bas.

Mathilde Lienard
Le monde d'en bas
72 pages
10€90




La population augmente sans cesse et les logements sont insuffisants. Le président et ses conseillers ont alors une idée : aménager les égouts et y envoyer des gens choisis au hasard. Des années plus tard, Sabine, Ariana et Wolf se demandent si ce tirage au sort a vraiment été équitable...



Un court roman prometteur au vu de son résumé mais qui nous fait vite ressentir le contraire dès les toutes premières pages... J'ai su après ma lecture que l'auteure est très jeune. Ma chronique n'en sera pas moins négative mais, pour le coup, ça pourrait expliquer certaines choses.

En 3456, la France est en surpopulation, il n'y a plus assez de logements pour tout le monde. Afin de résoudre le problème, le président et ses deux fidèles conseillers décident de tirer au sort 1300 personnes qui devront vivre dans les égoûts aménagés sommairement exprès pour eux.
Plusieurs années passent. Ariana, qui est née dans les égoûts, a toujours rêvé de voir le ciel. C'est alors qu'elle embarque ses amis, Sabine et Wolf, dans ses recherches, pour savoir ce qu'ils font réellement là, comment fonctionne ce système et, surtout, comment sortir de là.

Je trouve l'idée excellente et c'est typiquement le genre de livres qui m'attire d'emblée mais ça ne l'a pas fait avec celui-ci et ce, dès les toutes premières pages, malheureusement. Les idées sont là mais c'est plutôt sur la construction du récit que ça pose problème. En effet, il y a un gros manque de développement, avec parfois des incohérences ou des détails inutiles. On sait rapidement le fond du problème : la surpopulation. Mais tout ce qui s'enchaine ensuite va très vite et il n'y a pas plus d'explications données. Tout est trop facile et ça donne aucun suspense au récit.
Je vais m'expliquer un peu plus. Une fois tout ce petit monde dans les égouts, c'est toute une nouvelle vie qui doit se faire, un nouveau mode de vie. On n'assiste pas à ça. On ne sait pas comment ce nouveau "peuple" a fait pour s'en sortir au fil des années, hormis que l’État leur envoi une caisse de nourritures une fois par mois. Mais niveau survie, on ne sait rien finalement. Ariana finit par faire des recherches sur leur "captivité", y trouve son bonheur dont on nous fait part mais on ne sait pas où ni comment elle a pu trouver toutes ces informations. Ensuite, les événements s'enchainent, je ne vais pas m'attarder dessus en détails pour pas spoiler mais ce sont des événements qui ne durent pas alors qu'il y a matière à les développer, d'autant plus qu'ils ont l'air intéressants. Ensuite, le groupe des trois jeunes est parfois divisé, pour différentes raisons. Chaque fois qu'ils se retrouvent, c'est un heureux coup de chance, de hasard, qui fait qu'ils se retrouvent à un endroit spécifique au même moment. C'est trop facile. C'est la même chose pendant la rébellion (je ne spoile pas grand chose, il y a toujours une rébellion dans une dystopie), tout se déroule en très peu de temps et de façon très simpliste, ça manque de détails, de développement sur les actions et de complexité dans les situations qui seraient, en toute logique, très dangereuses. Tout ce manque de développement rend aussi le visuel compliqué. Il n'est pas rare que je puisse visualiser un roman entier dans ma tête, sans m'en rendre compte, ou au moins des parties clés, prenantes, et je pense que c'est pareil pour tout le monde. Mais c'est très compliqué de le faire quand on sait qu'on n'a pas toutes les infos.
Il y aussi quelques soucis au niveau du repère dans le temps. Au débit, il y a des dates et des âges donnés aux personnages, assez nombreux. Plus on avance, plus c'est difficile de réellement se repérer. Je ne saurais pas dire combien de temps il s'est écoulé entre le début de toute cette histoire et la rébellion. Il y a pas mal d'indices pour nous l'indiquer mais rien de bien fluide.
Pour parler des incohérences, il n'y en a pas forcément beaucoup mais ça peut faire tiquer. La télé dans les égouts ? Comment pourquoi ? On ne sait pas. Ariana rêve de la vie d'en haut mais elle ne l'a jamais connue. Dans le principe, on ne peut pas manquer de ce que l'on ne connait pas. Sabine est "emprisonnée" (là aussi il manque des infos) dans une école située plus bas que les égouts (si j'ai bien compris) où elle s'y sent heureuse et d'où elle ne veut pas partir. Encore une fois, comment ? Pourquoi ?

En ce qui concerne les personnages, c'est le même problème. Ils manquent de développement. On sait qu'Ariana est la fille d'une jeune fille du prologue, qui elle vient d'en-haut. On sait que c'est une rebelle dans l'âme dès son plus jeune page. Sabine, je ne me souviens pas avoir lu quelque chose de spécifique sur elle. Quant à Wolf, de son vrai nom Wolfgang, on sait que ses parents se sont fait tuer et qu'il n'aime pas beaucoup ses parents adoptifs mais on ne sait pas pourquoi. C'est aussi un personnage que j'ai réellement détesté malgré le peu que j'ai connu sur lui. Mais son côté narcissique a eu raison de moi...
C'est dommage car, encore une fois, on ne peut pas réellement visualiser l'ensemble des choses et encore moins s'attacher à eux.

En bref, cette jeune auteure a beaucoup de potentiel. Son style est fluide et les idées sont clairement là, rien à redire là-dessus. Mais il manque un travail global de développement et de complexité dans l'intrigue et les personnages.
















2 commentaires:

  1. Si elle est jeune, c'est peut-être un de ses premiers textes :) Il en faut toujours un pour savoir qu'on peut le faire, apprendre de nos erreurs et faire appel à des correcteurs et des professionnels pour aider.
    Mais si son texte est prometteur, elle reste à suivre pour de nouveaux textes toujours meilleurs :)

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    1. C'est exactement ça. Dans un style plus jeunesse je suis sûre que ça serait parfait, en attendant plus de maturité dans l'écriture. C'est pas mauvais, ça manque juste de développement. Le problème c'est que ça fait tout dans un roman :/

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