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21 janv. 2020

Je ne voulais pas vous faire pleurer.

Charlotte Monnier
Je ne voulais pas vous faire pleurer
Slalom - 2020
144 pages
10€90




Julie-Anne a 15 ans quand ses parents la déposent dans un hôpital psychiatrique pour adolescents. Anorexique, son poids est trop faible pour qu'elle puisse mener l'existence d'une jeune fille de son âge dans le monde extérieur. Elle doit prendre 7 kilos pour pouvoir sortir de l'hôpital et surtout, retrouver sa famille.
Commence alors pour elle un long parcours, "enfermée" dans cette unité d'hôpital psychiatrique pour adolescents. Il va falloir s'y faire et malgré tout, s'y amuser. Mais elle va surtout y trouver un tout nouveau sens à sa vie grâce à des rencontres, les échanges avec sa meilleure amie, et... une passion inattendue.



Un court roman très touchant sur l'anorexie. Il n'est pas très détaillé, il reflète plutôt les pensées sur un court laps de temps d'une ado souffrant d'anorexie. Ça passe ou ça casse. Personnellement, je l'ai trouvé très fort, très intense et je ne vais pas aller chercher très loin ce qui aurait pu être mieux, car il se suffit très bien comme ça malgré quelques manques, tout dépend comment on voit les choses.

Julie-Anne vient tout juste d'intégrer une unité psychiatrique pour adolescents, sur lequel son entourage compte beaucoup pour qu'elle aille mieux. Elle doit reprendre sept kilos pour pouvoir remettre un pied à l'extérieur et revoir sa famille et ses amis. L'adolescente est là parce qu'elle l'a bien voulu elle aussi mais combien de temps ça va prendre sept kilos ? Combien de temps va-t-elle devoir se priver de tout contact extérieur, s'obliger à rester enfermée alors qu'il n'y a rien à faire ? Son séjour dans cette unité va lui (ré)apprendre beaucoup de choses...

Dans le fond, je trouve ce roman vraiment excellent. La maladie n'est pas détaillée en long, en large et en travers, il manque des éléments pour lesquels je me pose encore des questions mais c'est surtout pour alimenter ma curiosité, ils ne sont pas forcément indispensable. C'est juste qu'on s'attache tellement à Julie-Anne, à ce qu'elle vit, qu'on veut en apprendre davantage. Le fait qu'elle raconte tout comme si elle se confiait à nous, ça fait passer le message clairement et simplement.
Sans avoir vécu l'anorexie, on peut assez aisément se faire une idée de ce que travers Julie-Anne rien qu'à travers ses pensées. Globalement en tout cas. Elle se contredit parfois. Elle sait pourquoi elle est dans cette unité mais elle se demande quand même pourquoi. Elle veut absolument sortir, donc elle doit manger, elle le sait, mais elle ne le fait pas forcément. Toutefois, ce ne sont pas des contradictions lourdes à lire. L'auteure n'a pas abusé des "justifications". Julie-Anne dit les choses très simplement et on comprend chaque état par lequel elle passe. On y découvre rapidement mais, encore une fois, efficacement et simplement, son rapport avec la nourriture et son corps, sa façon de voir les choses, de les comprendre, de les interpréter, de les accepter ou non. C'est pour toutes ces raisons que je pense que ce roman se suffit très bien comme il est. On y découvre des pensées sincères, touchantes, qui évoluent au fil du temps quand Julie-Anne prend conscience de quelque chose.
Bien sûr, j'aurais aimé en apprendre davantage sur cette maladie, sur ses difficultés parce que tout a été relaté dans un court laps de temps, ça laisse peu de temps à de nombreux détails sans que ce soit trop lourd. Je reste sur ma position, même en y réfléchissant de toutes les façons possibles : non, il n'y a pas tout de détailler et tout va très vite, mais ce que l'on y trouve est amplement suffisant pour s'y retrouver, pour s'attacher çà Julie-Anne, pour la comprendre un minimum. Je pense que je ne voulais surtout pas quitter Julie-Anne et que le plus gros manque vient de là...

Je lui ai fait la liste de toutes les questions qui me bouchaient la vue et l'horizon.《 Quand est-ce que j'allais enfin pouvoir retrouver ma famille ? Est-ce que j'allais pouvoir les revoir un jour ? Comment est-ce que ça allait se passer pour Kévin ? Pourquoi Jill ne progressait pas ? Qu'est-ce ce que je foutais là ? Qu'est ce qu'on voulait de moi ? Qu'est-ce que je faisais mal ? Pourquoi je ne savais pas vivre ? Pourquoi mon cœur était si lourd et mon poids si léger ? 》Je ne comprenais pas. 


L'histoire de Julie-Anne se rapproche très fortement de la mienne, l'anorexie en moins. C'est peut-être pour cette raison que je me suis attachée à elle. En tout cas, je me suis beaucoup retrouvée dans ses mots, dans ses incompréhensions alors que la situation est pourtant claire, dans ses doutes, dans ses appréhensions. Tout est dit simplement mais efficacement, avec des phrases parfois fortes qui savent toucher le lecteur. Les ressentis de Julie-Anne sont très justes et je trouve que c'est important, surtout pour ce genre de sujet.

Il n'y a rien de pire que d'aller mal dans un environnement positif. On se sent encore plus mal, encore moins à sa place. 


En bref, c'est un roman que j'ai beaucoup apprécié, tant pour la protagoniste que pour l'histoire en elle-même. C'est rapide, fluide, efficace et très touchant, avec des pensées pertinentes. Je ne peux que conseiller ce roman et encore plus aux adolescents.
















1 commentaire:

  1. Je le note ! C'est un thème que je n'ai encore jamais lu, et celui-ci a l'air bien touchant.

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